Depuis combien de temps, depuis combien de jours,
Comment pourrais-je encore vous en dire le cours.
Depuis le temps qu’il souffle,
Je n’en ai plus ni science ni conscience.
Nous étions tous affolés
De ne plus pouvoir être encore
Quand le calme reviendrait
Et le vent ne sonnerait plus son cors.
Le village était tout tranquille,
Les hommes dans les champs, les femmes dans les chambres,
Les pères ahanants, les mères allaitant
Leurs bébés en pleurs,
Les récoltes en terre, les amandiers en fleurs.
Il vint soudain, sans prévenir, sans mugir
Sans que personne ne le vît venir
Il tenait déjà la place avant même qu’on ait pu la déplacer.
En moins de temps pour l’écrire, en moins de temps pour le dire,
Il souleva des nuages de poussière
Aveuglant tous d’un écran invisible,
Poussant son rugissement dans ses moindres recoins,
Affolant tout sur son passage.
Ils couraient dans tous les sens ne sachant où donner de la tête
Pour tenter de sauver ce qui aurait pu ne pas l’être
Tout en oubliant ce qui aurait pu l’être,
Bazardant tables, chaises et chandeliers par la fenêtre,
Les retrouvant dans le salon fracassés en mille pièces.
Les secours venaient, les secours repartaient,
Leurs gestes vides, leurs mains en plaies
Les maisons s’effondrant comme un jeu de cartes
Sur des humains pâlissant comme un jeu de tartes.
Il avançait sans blêmir ni coup férir
Balayant tout sur son chemin
Le vert et le sec, les vivants et les morts,
Les oliviers brisés, les fruits à terre.
Il y avait, il n’y avait pas
Depuis des temps immémoriaux qu’il soufflât
Sans jamais plus périr, sans jamais plus souffrir,
Un homme qui, une femme qui, un être qui,
Voilà comment finissent toutes ces histoires
Comme elles auraient toujours dû commencé,
Sans histoires ni déboires,
Si simplement que jamais on aurait dû en parler.
© 2008 Marwan Elkhoury
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