Wednesday, 27 August 2008

Le cerf-volant


Tu étais libre comme un cerf-volant,
Pour voler au gré du vent,
Tu bafouais frontières et tensions territoriales,
Comme tu te moquais bien des querelles paroissiales.

Comme l’amour d’ailleurs, que ni les fils de fer barbelés,
Ni les chars ni les postes de guet,
Plantés par des hommes écervelés,
Pour protéger la haine, ne peut arrêter.

Tu te riais bien, Randa, des lois désuètes,
Nous montrant bien que la guerre n’est pas qu’affaire d’infidèles,
Et les civilisés, pas ceux que l’on pensait.

Pas à pas, tu as fait ton chemin, dans le chemin de la guerre,
Pour t’élever, au-delà de la tragédie, dans notre comédie humaine,
Celle des hommes et des femmes de la terre,
Ballottés par nos guerres imprudentes de politiques perfides,
Comédies parfois loufoques, mais toujours sordides,
Celles où a trop longtemps règné la bêtise humaine.

Nous t'attendions avec impatience pour ton prochain film,
Qu’il n’y pas longtemps encore, tu nous avais annoncé.
Mais en partant comme cela, tu nous laisses sidérés.
Sans un bruit, sans un signe, nous restons sur notre faim,
Et, sans plus un mot de toi, il va, en réalité, nous manquer,
Maintenant et pour toujours, le clap de la fin.
Silence, on ne tourne plus.

©2008 Marwan Elkhoury

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