L’autre jour, tout innocemment, je m’écriais:
“Tous les jours que dieu crée je crée”.
Aujourd’hui, c’est le jour du seigneur.
Je voudrais pouvoir chanter
Un hymne à sa gloire et à celle des pêcheurs
Que nous sommes mais je n’y arrive pas.
Ni les mots ni les inspirations ne sont
Au rendez-vous de ce jour sans gloire.
Il se fait que depuis quelques temps déjà,
Passent les temps sans que la création ne se passe.
Suis-je en train de faire ce que dieu fait ou ne suis-je plus
En train de le suivre dans ses multiples créations
Et ses non moins quotidiennes destructions.
Crée-t-il encore ou ne crée-t-il plus
Suis-je le fruit de son produit ou un fruit pourri
Et stérile tombé de l’arbre de la création
Ou émanant de celui de la destruction.
Mais tous les fruits,
les frais, les verts, les bannis
Et les pourris sont pour toujours ses fruits.
Comment le saurais-je, si je ne crée plus
Comment saurais-je, si c’est lui en moi qui ne crée plus
Ou moi en lui qui ne crée plus
Pour le savoir, encore faudrait-il le lui demander
Et si je le lui demandais, m’entendrait-il
Et s’il m’entendait, me répondrait-il
Et s’il me répondait, le comprendrais-je
Dîtes-moi, pourquoi devrait-il m’entendre
Et pourquoi devrait-il me répondre
Et pourquoi devrais-je le comprendre.
Pour ce faire, il faut y croire car sans y croire pas de réponse.
Sur ces questions, le doute n’est pas permis.
Il peut même être puni.
Je suis puni, non pas juste pour douter,
Mais pour supposer le doute sans avoir même douté.
Je suis puni et incapable de goûter
Aux joies et aux supplices de la création,
Malaxant des mots sur une page sans passion
Qui ne font que noircir un esprit déjà bien noir.
Laissons passer ce jour. On verra bien demain,
Quand son heure de gloire sera passée,
Que m’auront réservé mes heures passées.
©2008 Marwan Elkhoury
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