Friday, 19 September 2008

La cour et la basse-cour



Nous regardons passer le train de la vie
A toute vitesse devant nous et sans avis
Sans même savoir ce qui se passe
Ou ce qui ne se passe pas,
Pour qui et pourquoi ça se passe
Sans même avoir la moindre notion
De ce qui pourrait se passer,
Ne rien savoir de nos antécédents,
Avec ou sans précédents et des suivants.

Quelle différence, dîtes-moi, entre nous
Les cochons, les rats, les vaches et les poules,
Qui vivent sans même se demander ce qu'est la vie,
Qui, contrairement à nous, vivent
Sans se poser les questions vitales
Nous vivons, les uns comme les autres,
Dans une inconscience de la vie totale
Ignorant tout ce qui fut, ce qui est et ce qui sera,
Qui nous sommes et ce que nous serons.

Si la matière ne forme que 4 pour cent de toute l'immensité,
Mais, dîtes-moi, comment, au fait, le savons-nous,
Ne sachant rien des 96 pour cent restants
Et que de ce, mettons, 4 pour cent supposé connue de réalité ,
Nous n'en connaissions que les 25 ou 50 pour cent,
Ce qui serait, à elle seule une gageure véritable ,
Notre connaissance, au mieux, consisterait,
A un, ou, au mieux, deux pour cent
De l'ensemble du possible et de l'impossible,
En fait, que savons-nous de ce qu'il y a à savoir,
Et que savons-nous de ce que nous ne savons pas.

Toutefois, nous vivons comme si nous avions,
De A à Z, saisi le principal et les intérêts,
Comme si nous savions nous diriger,
Vers où nous allions,
Et le comment du pourquoi.
D'ailleurs, dans le cas contraire,
Aurions-nous été capable, un seul instant,
Dirais-je, de vivre l'instant,
Si nous en avions, rien qu'un instant,
Une conscience délirante.

©2008 Marwan Elkhoury
©2008 Dessin Dounia

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