Sunday, 7 September 2008

L’ennui

J’aime rester de longues heures sans rien faire
À regarder passer des passants sans âges,
Si différents et si tellement les mêmes visages, 
Et, à mesure qu’ils passent, à mesurer que rien ne se passe.

Les jours passent, les nuits passent
Sans rien, ni autour ni entre, qui ne se passe.
Au cours de ces journées folles d’ennui,
De longs dimanches qui n’en finissent plus,
Je m’enfonce dans une léthargie sans fin
Pour étaler mon ennui sur toutes ces pages.

Je passe le plus clair de mon temps à le perdre
Pour gagner le plus de temps à le perdre
Plutôt que de perdre mon temps à le gagner.

Ennui et paresse, père et mère de tous les vices,
Sont les deux mamelles de ma vie
Qui me nourrissent de rêves et de délices.

Quand on n’a qu’une vie, l’enjeu est de taille.
Faut-il passer à la perdre ou à la gagner.
De toute manière, s’il fallait la passer,
Ça ne serait pas ici où j’aimerais la passer,
Mais ailleurs, toujours ailleurs, et pas sur cette paille.

©2008 Marwan Elkhoury

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