J’erre sur cette terre familière
Sans plus reconnaitre le chemin
Sans plus reconnaitre mon chez moi
Et y déposer mon effroi
Je ne sais où aller
Pour reposer mes pensées
Je ne sais où prier
Les dieux courroucés
Sur des kilomètres a la ronde,
Tout n’est qu’amas de ruines
Amoncellements de pierres
Décombres et poussière
L’air, au petit matin,
N’a plus son odeur de pain,
D’oliviers et de muriers
Les figuiers sont arrachés
Et les vignes écrasées
Nous ne tirerons plus l’huile de ces arbres
Ni le vin de ces grappes
Les bêtes sont mortes
Et la terre, jadis fertile, de fruit ne porte
Je reviens sur mes pas,
Pas a pas,
Je ne reconnais plus mes pas
Je ne reconnais plus rien
Ni ce monde qui était le mien
Et qui, aujourd’hui, n’est plus rien
Où est la mer, où est le soleil et mon horizon
Où est ma maison,
Ruisselante de beauté et de lumière,
Où sont les enfants
Qui jouaient dans la rivière,
Et leurs vieux parents
Qui se tenaient sous l'auvent, fiers,
Je ne reconnais plus rien
Ni cette rue, ni ce village,
Ni cette terre brulée par la rage
Plus rien de ce qui était moi n’existe encore,
Mon passe est effacé,
Comme mon présent annihile
Et du futur, il est sans forme
Mais je reviendrais encore
Reconnaître mon corps
Dans cette nature détruite
Et tout reconstruire
Tout a disparu,
Mais ma mémoire a retenu,
Ce qui est, ce qui a été et ce qui n’est plus,
Les morts n’ont plus peur de mourir,
Ils vivent, eux aussi, sans périr,
Ils vivent dans la mémoire
La mémoire reconstruit le grimoire
La splendeur du passe ressurgit dans le miroir
Pour aveugler les aveugles,
Frapper les tyrans
Et illuminer nos visages émouvants.
© 2007 Marwan Elkhoury
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