Tuesday, 22 July 2008

Je vogue sur des mers immobiles



Je vogue sur des mers immobiles
Au-dessus des vagues envoutantes et des glauques marais
Où, A la nuit tombante, des bateaux s’écrasent dans des ports à sec
Et les poissons s’ébattent dans la vase empoisonnée.

J’admire des paysages inexistants
Ces soleils éteints et ces lunes éblouissantes
Ces ciels rougis et ces horizons vertigineux
Ces bleus auroraux et ces jaunes crépusculaires.

C’est dans les pierres que je construis ces chimères
Et derrière un rideau de pluie que je cache les nymphettes
Je marche à travers des espaces irréels
Et me perd dans ces temps imaginaires.

Je me sens l’immatériel
Passant à travers murs et fenêtres
Je suis l’onde qui secoue les feuilles des arbres
Et les vents qui remuent les marais
Je suis lumière d’éclairs
Déchirant l’obscurité dans toute son instantanéité.

Dans l’Un je rêve du tout
Et dans la multitude je retrouve l’unicité.
De ce monde fini j’englobe l’infini
Et dans l’instant l’immensité du temps.

Je m’extasie devant ces formes ineffables
Dont les diagonales se fondent dans les verticales
Dont le cube s’exprime au carré
Pour se mélanger aux cosmos elastiques.

Je suis enfin sans fin
Elle est retrouvée !
Quoi ? l’éternité
C’est la mer mêlée
Au soleil.

© 2008 Marwan Elkhoury

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