Monday, 28 July 2008

Papa, c'est quoi la guerre ?

Papa, c'est quoi la guerre ?
C'est un enfant abandonné par son père.

Victor Hugo: "La guerre consiste à faire entrer un morceau de fer dans un morceau de chair." 

Autre façon de voir les choses, plus prosaïque, je pourrais dire : c'est un bout de chair contre un bout de terre.

Adieu Youssef

Youssef, tu nous as fait rire, pleurer, chanter et danser,
Pour éviter la dépression et le suicide,
De vivre à l'ombre de nos régimes, criminels, voleurs et stupides,
Que toute ta vie, tu n'as cessé de dénoncer.

Ils ont tout fait pour te faire taire,
Mais tes films continueront à parler et à déranger.
Maintenant que tu nous laisses tomber,
Qu'allons-nous faire sans toi ?

Regarder tes films, et, si nous ne pouvons plus danser,
Mettons-nous à pleurer.
Et même si le pire arrive,
Nous chanterons, encore et toujours.

Adieu Youssef.

Ce qu'il y a de rassurant, c'est que le pire n'est jamais là.

Le pire n'est jamais là, car il peut toujours y avoir pire. Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. Et tant qu'il y a de l'espoir, il y a possibilité du pire.

Saturday, 26 July 2008

Nulles paix sans le moindre désir de les connaître

J'ai connu des guerres,
Sans jamais avoir eu le désir de les connaître.
Nulles paix, non plus, sans le moindre désir de les connaître.

Toute ma vie j'ai été étranger à ma vie

Toute ma vie j'ai été étranger à ma vie.
La vie que je vis, celle que je crois être mienne
Elle est autre, elle est tout sauf mienne.

Je promène mon être lentement parmi les villes inconnues
J'erre dans des rues qui me sont familières,
Comme si je ne les avais jamais vues.
Je fréquente mes semblables
Sans qu'ils n'aient rien avec moi de commun.
Je vaque à des occupations
Qui sont celles d'un autre.
Je confesse des crimes que je n'ai pas commis,
Et des péchés que je prends à d'autres.

Quand j'arrivai enfin sur le pont,
Je sentis ma vie, tout d'un coup, renaître,
Je me sentis enfin moi et humain,
Le regard sagace et l'esprit tout à fait maître,
Alors, d'un grand bond de félin,
Je me précipitais dans ce fond sans fond.

© 2008 Marwan Elkhoury

Je traîne mes pas

Je traîne mes pas pour réparer
Une existence impalpable
Je marche de long en large
Dans la chambre de ma rage
La lumière de mon opacité
Est étouffée
Par ces lourdes draperies
Toutes éffilochées.

Je lève la tête, je regarde au dehors
Et ne voit que du noir
Est-ce cela qui m'habite
Ou cela que j'habite.

L'horloge du salon, tic, tac, tic, s'est immobilisée.
Seraient-ce les heures qui se sont figées
Ou mon coeur qui brûle ses dernières flammes.

Je sors, paniqué.
Les passant ne font que passer
Au travers de mon corps fatigué.

Le monde est ailleurs.
Que voulez-vous que ça me fasse.
Je vous écrirai d'ailleurs
Un faire-part salace.

© 2008 Marwan Elkhoury

Friday, 25 July 2008

Où es-tu, toi, que je cherche

Où es-tu, toi,
Que je cherche et qui me manque
Où es-tu, toi,
Qui me damne avant même de m’aimer,

A travers les airs,
A travers les mers,
A travers les terres,
Je te cherche partout,
Et ne te trouve nulle part,

Sachant que je te cherche,
Tu te caches de moi,
Tu fuis mes pas,
Les connaissant plus que je ne connais les tiens,
Au lieu que je ne te suive, là où tu es,
Tu me suis, pas à pas,

Je te cherche là où tu n’es pas,
Tu me suis, là où je vais,
Je t’appelle et tu ne réponds pas,
Pour me perdre ou te faire désirer.

Pourquoi m’as-tu quitté
Sans même que l’on ne se connaisse,
Pourquoi m’as-tu quitté
Avant même que l’on ne s’aime,
Pourquoi m’as-tu quitté
Sans même avoir goûté
Aux eaux du Styx et du Léthé.

Toi qui n’as jamais connu l’amour
Autre que dans les livres
Ferme les livres et ouvre-toi à la cour.

Aurais-tu peur de moi,
Mais de quoi,
Aurais-tu peur de moi
T’aimant et pourquoi
Ou de toi m’aimant,
Mais pourquoi.

Est-ce mon amour pour toi vibrant,
Ou ton amour pour moi naissant,
Que tu fuis.

Aurais-tu peur
De trouver en moi qui tu cherches.
Et tu te perds
Pour ne pas le retrouver,
Tu me perds pour t’oublier
Et oublier tout le mal que tu me fais.

En t’oubliant, je ne peux que te vouloir encore plus
Et plus je te veux, plus tu me fuis
Jusqu’au jour, où, épuisé d’attendre,
Je t’aurais oublié.
Et c’est, alors, que tu viendras

Te voudrais-je encore, ce jour-là
Je ne saurais le dire,
Et sachant tout cela,
Ne devrais-je pas te quitter déjà.

En fait, nous nous sommes déjà
Quittés
Depuis ce jour où tu partis.
Et cette chasse effrénée
Pour te retrouver,
N’est qu’une ruse pour me faire oublier l'oubli.

© 2008 Marwan Elkhoury

Wednesday, 23 July 2008

Personne

Qui es-tu ? Personne.
Une personne, mais personne.
Personne n’est personne ;
Dis-moi donc, qu’es-tu alors ?
Personne.

Quelqu’un mais personne.
Sommes-nous, somme toute,
Personne,
Personne vis-à-vis de nous-mêmes,
Personne vis-à-vis des autres,
Etrangers à nous-mêmes et au monde,

Tel un voyageur qui vient de loin et qui ne fait que passer,
Nous l’entre-apercevons, un instant, furtif et passager,
Il passe comme dans un rêve,
Dans le flou de la vague,
Dans la brume d’un crépuscule.

Au petit matin, on se rappelle que l’on a fait un rêve,
Mais que dire de ce rêve, qu’on a déjà oublié,
Que connaissons-nous de lui ?
Que connait-il de lui-même ?
Que sait-il de nous-mêmes ?

Nous passons à travers nous-mêmes, furtivement, imperceptiblement,
Peut-être, tendrement, ou, sauvagement,
Tendrement et sauvagement,
Nous passons à travers le temps,
Subtilement, subrepticement,
Nous passons à travers l’air,
L’air de tout et de rien

Si le rien n’est rien,
Comment encore peut-il être ?
Si personne n’est personne,
Comment encore pouvons-nous être ?

Nous sommes rien,
Qu’une simple indifférence
Mais qui nous émeut tant,
Jusqu’à la mort.

© 2008 Marwan Elkhoury

Ô dieu

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Ô dieu,
Faites que les présents s’absentent
Et les absents se présentent
Les absents me manquent de leur présence
Et les présents de leur absence
N’y aurait-il pas un endroit sur terre
Où nous pourrions tous ne retrouver,
Présents et absents
A la lisière du présent et de l’absence
A la lisière du dire et du non-dire
Là où le soleil se couche et la nuit se lève
Là où le vent souffle et le calme domine
Là où la vague s’écrase et le sable s’efface
La où la terre s’évanouit et le ciel s’affirme
Dieu, dis-moi, ne sais-tu pas
Toi qui a tout crée, le visible et l’invisible,
Le vrai et le faux,
Le laid et le beau
La sainteté et le crime
Ne sais-tu pas,
Ce lieu magique
Où nous sommes là,
Absence et présence
Vérité et mensonge
Beauté et laideur
Assoiffés et rassasiés
Dieu, aide-moi … ou va-t-en

© 2008 Marwan Elkhoury

Les oliviers descendent sur la mer


Les oliviers descendent sur la mer

Les verts se fondent aux bleus

A travers le rouge de la terre.


Je marche a travers les bleus, les verts et les rouges,

Je regarde les oliviers, la mer et la terre,

Et la mer, la terre et les oliviers me regardent

Amoureusement, et sans méfiance.


Chacun est soi et nous sommes tout

Nous n’avons besoin de personne,

Nous sommes nous et nous ne sommes rien.


Nous sommes là

Par nous-mêmes et par le regard de l’un à l’autre.

L’olivier est là parce que je l’ai planté,

Mais depuis il m’a supplanté,


La mer est là parce que je suis venu

Mais elle était là avant et sera là après.

Que suis-je encore pour eux,

Rien, ce que j’ai toujours été pour eux,


Mais eux sont ce qu’ils sont,

Ce qu’ils ont toujours été pour moi et pour eux-mêmes,

La terre est la terre, la mer, la mer et l’olivier l’olivier,

Et moi, je suis ce que je ne suis pas,

Moi-même et c’est tout dire.


© 2008 Marwan Elkhoury

Tuesday, 22 July 2008

Je vogue sur des mers immobiles



Je vogue sur des mers immobiles
Au-dessus des vagues envoutantes et des glauques marais
Où, A la nuit tombante, des bateaux s’écrasent dans des ports à sec
Et les poissons s’ébattent dans la vase empoisonnée.

J’admire des paysages inexistants
Ces soleils éteints et ces lunes éblouissantes
Ces ciels rougis et ces horizons vertigineux
Ces bleus auroraux et ces jaunes crépusculaires.

C’est dans les pierres que je construis ces chimères
Et derrière un rideau de pluie que je cache les nymphettes
Je marche à travers des espaces irréels
Et me perd dans ces temps imaginaires.

Je me sens l’immatériel
Passant à travers murs et fenêtres
Je suis l’onde qui secoue les feuilles des arbres
Et les vents qui remuent les marais
Je suis lumière d’éclairs
Déchirant l’obscurité dans toute son instantanéité.

Dans l’Un je rêve du tout
Et dans la multitude je retrouve l’unicité.
De ce monde fini j’englobe l’infini
Et dans l’instant l’immensité du temps.

Je m’extasie devant ces formes ineffables
Dont les diagonales se fondent dans les verticales
Dont le cube s’exprime au carré
Pour se mélanger aux cosmos elastiques.

Je suis enfin sans fin
Elle est retrouvée !
Quoi ? l’éternité
C’est la mer mêlée
Au soleil.

© 2008 Marwan Elkhoury

Véra

Vera avait suivi la domestique à l’étage.
La domestique avait ouvert tout grand une porte.

Au bout d’un couloir,
Vera était entrée dans une chambre ravissante,
Avec une grande fenêtre donnant sur la mort,
Et l’autre, orientée a l’est.

Vera poussa une exclamation de plaisir.
La domestique était pale et livide comme un linceul.

© 2008 Marwan Elkhoury

Eté 2006

J’erre sur cette terre familière
Sans plus reconnaitre le chemin
Sans plus reconnaitre mon chez moi
Et y déposer mon effroi

Je ne sais où aller
Pour reposer mes pensées
Je ne sais où prier
Les dieux courroucés

Sur des kilomètres a la ronde,
Tout n’est qu’amas de ruines
Amoncellements de pierres
Décombres et poussière

L’air, au petit matin,
N’a plus son odeur de pain,
D’oliviers et de muriers
Les figuiers sont arrachés
Et les vignes écrasées

Nous ne tirerons plus l’huile de ces arbres
Ni le vin de ces grappes
Les bêtes sont mortes
Et la terre, jadis fertile, de fruit ne porte

Je reviens sur mes pas,
Pas a pas,
Je ne reconnais plus mes pas
Je ne reconnais plus rien
Ni ce monde qui était le mien
Et qui, aujourd’hui, n’est plus rien

Où est la mer, où est le soleil et mon horizon
Où est ma maison,
Ruisselante de beauté et de lumière,
Où sont les enfants
Qui jouaient dans la rivière,
Et leurs vieux parents
Qui se tenaient sous l'auvent, fiers,
Je ne reconnais plus rien
Ni cette rue, ni ce village,
Ni cette terre brulée par la rage

Plus rien de ce qui était moi n’existe encore,
Mon passe est effacé,
Comme mon présent annihile
Et du futur, il est sans forme

Mais je reviendrais encore
Reconnaître mon corps
Dans cette nature détruite
Et tout reconstruire

Tout a disparu,
Mais ma mémoire a retenu,
Ce qui est, ce qui a été et ce qui n’est plus,
Les morts n’ont plus peur de mourir,
Ils vivent, eux aussi, sans périr,

Ils vivent dans la mémoire
La mémoire reconstruit le grimoire
La splendeur du passe ressurgit dans le miroir
Pour aveugler les aveugles,
Frapper les tyrans
Et illuminer nos visages émouvants.

© 2007 Marwan Elkhoury

Love you love you love you forever love you

I’ve been loving you too long,
And you have always ignored me,
Lovin’ you so long,
But never satisfied,
Please come, come closer,
I want to hold you tight,
Hold you in my arms,
Hold your body tight,
Grab your legs,
Lick your lips and suck your sex,
Baby baby baby,
Come on,
Hold me tight now,
Tighter and tighter,
Closer and closer,
I would love to strangle you
And keep you forever in my arms
Love you love you love you forever love you

© 2008 Marwan Elkhoury

Exil

Je ne suis pas d’ici.  Je reviens de là où je n’ai pas été.
Je n’ai aucun souvenir et je suis libre comme l’été.

Pourquoi me dirigeais-je devant cette belle maison patricienne
A arcades et tuiles de Sienne ;
Cette maison, mille fois, je tentais de l’imaginer,
Ces vignes vierges, ces rhododendrons et ces grands palmiers,
Cette belle porte noire en fer forgé,
Cette grande façade en pierre de sable, ces grands escaliers.

Je marche à travers de sombres et froids corridors,
Je reviens voir ce que je n’ai jamais connu mais simplement pressenti
Je ne reconnais ni ces marbres blancs, ni ces lustres en cristal, ni ces tapis caucasiens,
Je n’ai pas dormi dans ces lits à baldaquin, ni dans ces beaux draps fins de lin.

Je parcours un chemin que je n’ai pas fréquenté
Mais que j’aurais pu si l’exil ne m’avait happé,
J’écarte les branches qui ne m’ont pas effleuré
Et les pas que je fais, je ne les retrouve plus

Je suis arrivé par ce rivage inconnu
Qui me portait là où j’aurais dû être avant la fuite
Et cet horizon que je vois pour la première fois
me rappelle quelque chose que j’aurais dû avoir connu.

Je suis cet enfant qui n'a pas été
Ne pourrais-je plus reconnaître ce qui est moi,
Ai-je à tout jamais perdu la mémoire de mes souvenirs inventés ?

© 2008 Marwan Elkhoury

Le désir

La mer ramasse les galets sur la plage
Et le ciel s’illumine d’étoiles
Mais la distance de mes lèvres à tes lèvres est si lointaine
Qu’elle dépasse celle de mes lèvres a l’étoile

J’entends ton souffle me réchauffer l’échine
Et les étoiles qui dansent au-dessus de nous
Mais ton regard est dans les étoiles
Tandis que le mien suit tes yeux absents

La présence de ton absence me ronge le cœur
Et celle du monde m’épouvante
Tu es ma lumière dans le silence de la nuit
Qui n’éclaire que mon âme d’une angoisse profonde

Pourquoi les astres ne se rencontrent-ils pas
Eblouissant la voie lactée d’une effroyable incandescence
Pourquoi les êtres ne se rencontrent-ils pas
Oblitérant nos solitudes dans un gouffre insondable/fracassement épouvantable.

© 2008 Marwan Elkhoury

Les corps des morts dansent.

Les corps des morts dansent, dansent
Sous la valse des combattants en transe,
Ils sont frais, ils sont beaux,
Ils sont jeunes, Quoi !
Les combattants, oui,
Les morts aussi,
Les morts qui dansent encore
Sous les pieds des combattants en corps,
Exaltés de victoire,
Assoiffés de sang,
Du sang de leurs frères, du sang de leurs sœurs,
Du sang de leurs mères et de leurs peurs,
De sang noir, rouge et aigre,
Du sang qui coulait dans les veines,
Du sang qui coule sur la noire asphalte,
Blanchie par la poussière
Des jeeps qui sont reparties,
Et ils dansent et ils dansent,
Au rythme des balles traçantes,
Qui tissent des fils d’or
Dans le corps des enfants,
De leurs mères et de leurs pores,
Des fils d’or qui tissent
L’histoire de ceux qui périssent
Ou qui n’en finissent plus de mourir,
Et chaque nuit, défilant l’écheveau,
Pour le tisser à nouveau,
Au soleil levant,
Telle Pénélope tuant l’ennui
Jusqu’au retour
De celui
Qui lui était promis depuis toujours,
Ils visent ces vies, danger pour l’ennemi.
Ils sont morts de n’avoir pas assez vécu
Ils sont morts d’avoir tant aimé
Morts sous le soleil éclatant
Sous un ciel bleu d’orient, pur de toute nuance
Morts pour n’avoir pu fuir les balles
Qui couraient
Plus vite que leurs petits pieds
Qui faisaient mal
Sur le bord de la route ou sur le seuil de la vie,
Ils s’accouplent aux corbeaux et aux vautours
Pour se repaître de leurs chairs,
Tendres et rouges d’animaux sains
Ou finiront dans le container du coin
Empaquetés dans le plastic comme la viande au supermarché
Ils passeront encore au spot télé
Ce soir au journal de vingt heures
Pour trente longues secondes
Et retourneront, comme ils sont venus,
Aux temps où ils n’étaient rien
Aux temps où ni la douleur ni le mal,
Ni la guerre ni les balles
Ne pouvaient les atteindre
Aux temps où tout était beau
Car tout était rien
Ils étaient saufs ils étaient bien
Tout encore était possible
Et vie et vérité
Mais à ceux qui choisissaient la vie,
Du meilleur étaient, pour un temps, privés.
Encore une belle année qui s’écoule
Au fil du temps comme l’eau s'écoule.

jeudi, octobre 25, 2007

© 2007 Marwan Elkhoury

Chants de ruine


Je marche à travers les temps
A travers les temples et les saisons,
Au-dessus des colonnes brisées et des pierres écroulées,
De siècles en siècles,
De places en places,
De terres en terres,
De ruines en ruines.

Je marche à travers mon être,
A travers les dédales de ma mémoire,
A travers brumes et cafards,
De pièces en pièces,
De traces en traces,
De mers en mers,
De suicides en suicides.

Je marche à travers l’enfance perdue,
A travers rêves enfuis ou enterrés,
A travers jardins abandonnés et fleurs fanées,
De désespoir en désespoir,
De vies en vies,
De guerres en guerres,
De fuites en fuites.

Je marche à travers l’enfer,
A travers visions et illusions,
A travers mirages et poussières,
De corps trépassés en anges décapités,
De cercueils en écueils,
De tombes oubliées en catacombes percées,
De miracles sans effets et de réservoirs asséchés.



© 2007 Marwan Elkhoury

Il rêva d'une ville



Il rêva d’une ville,
Toute d’ocre, d’or et de soleil,
Le port baignant dans son eau marine
Les filets marins regorgeant de poissons argentés
Les fines frégates chargées d’acajou, de miel et d’ivoire.

Il se réveilla et peignit tout ce qu’il voyait,
Il peignit une ville en ruine,
Les enfants criaient et piaillaient,
De faim et de soif,
Les mères autour, fouillant les détritus,
A la recherche de nourritures
Qui ne soient pas encore tout à fait pourriture.

On entendait les rats courant sous les décombres
A la recherche de corps gonflés et pustulescents
Le vent soulevait les cendres de partout,
Les toiles étaient couleur gris et noirs,
C’est tout ce qui transparaissait encore.

© 2007 Marwan Elkhoury