Saturday, 8 November 2008

J'ai promis à dieu

J'ai promis à dieu
Que le jour où tout irait mieux,
J'arrêterai d'écrire.
Rassurez-vous, cela n'arrivera jamais.
Tout au contraire, cela va sans dire.

Je ne pourrais qu'écrire pis,
Les choses n'allant jamais en s'améliorant,
Mais toujours en se dégradant,
Premier principe d'entropie.

J'aurais voulu être ton amant,
Et toi, mon aimant.
Je t'aime, toi. Toi, toi non plus.

Tu as beau me haïr ou me fuir,
Je ne t'aimerai que plus.
La distance entre toi et moi s'amenuise
À mesure que tu t'éloignes,
Pour qu'à l'infini, elle soit enfin nulle
Et que plus rien ne nous sépare encore,
Dans la vie comme dans la mort.

Ton regard sur moi ne se pose,
Mais sur toute autre chose que moi se dose.

Pitié, lui dis-je, un baiser,
Un seul, pour y soigner mes plaies
Trop tard, mon cher,
Tu m'es toujours aussi cher,
Mais je suis déjà trop loin allée.

Tu étais plus loin de moi quand tu m'étais proche.
Moi aussi je prends à présent mes distances pour être proche.
On prétend que le feu de l'amour y gagne dans l'errance
Et qu'en prenant le large, on y gagne en souvenance.
Je me suis alors éloigné pour te retrouver,
Et dans cet éloignement, nos âmes se sont enfin prouvées.

J'ai perdu l'espoir de t'aimer
Et gagné le désespoir de t'aimer.
Je t'aime toi, toi, toi non plus.

©2008 Marwan Elkhoury

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