Sunday, 2 November 2008

De quoi devrais-je te parler

Je ne te parle que de ce qui n'est pas,
Car, de ce qui est, ne m'en parle pas.
Aimerais-tu que je te parle de ce qui est,
De la mort ou de la guerre, comme toujours,

Tu es morte avant de me donner l'amour,
Tu es morte avant de me donner la vie,
Tu es morte avant de me donner la mort,
Absences, maladies et souffrances de vies,

Qu'est-ce qui est de ce qui est,
Tandis que moi je te parle de ce qui n'est pas,
Comme de l'amour, de la joie ou de la foi,
De ces riches heures avec ceux qui ne sont plus,
Comme de ces rencontres impossibles avec ceux qui plus que sont

Je te parle de ces aurores sidérales,
Ces déserts de glaces délirantes,
Des journées bleues et des nuits en arc-en-ciel,
Des soleils noirs et des astres bleu ciels,
De ta chevelure blonde et de tes yeux bleu clairs,
De tes dents d'ivoire, de tes perles au cou et de ta bouche vermeille,
Je te parle de ces vagues qui caressent doucement tes pieds
De ma main, qui sème le sable sur ton sein tanné,
De l'écume du jour qui effleure tes doigts effilés.

Je te parle de ces réveils sur Pétra la riche
Courtisane des mers mortes,
Et de ces nuits éthérées
Sur les plages de Thalassodendro,
Je voudrais compter toutes les étoiles
Du ciel et de la mer
Et te les décrire, une à une,
Après les avoir visitées, l'une après l'autre,

Je voudrais te parler des tempêtes des mers du nord,
Et des volcans des mers du sud,
Des feux de l'amour qui revivent après des siècles de froid,
Et des saisissements de plaisir à l'idée de toi,

Je voudrais te parler, te parler et te parler,
De tout mon souffle, omettant virgules,
Points-virgules et surtout les points,
Pour que tu ne me quittes jamais plus.
Mais je te parle de ce qui n'est pas,
Car si tu étais je ne t'en aurais pas parlé.

©2008 Marwan Elkhoury

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